Présentation d’Ékoumène
Brest (29), installé en 2015
Présenté par Tony Servain, lors de l’atelier 6 de E²=HP² : “Coûts et économies de l’autoconstruction dans l’habitat participatif”, le 10 avril 2015, à Landerneau
Ékoumène est un habitat en immeuble à Brest. Les aménagements ont eu lieu entre février et avril 2015. Ici aussi le recours à l’autoconstruction n’était pas forcément souhaité, mais il est apparu comme nécessaire pour ne pas trop entamer sur le programme architectural voulu. « Nous avons un budget total d’environ un million d’euros, dans lequel n’est pas inclus la partie d’autoconstruction, mais que nous pouvons valoriser, selon une estimation vue avec notre maître d’œuvre, entre 60 000€ et 80 000€. L’espace associatif n’est pas compté non plus, il est en prévision, autour de 60 000€. Il est prévu d’être en grande partie en autoconstruction aussi. Le clos couvert est prévu avec l’artisan qui a fait l’enveloppe de notre immeuble, et le reste sera en autoconstruction. »
L’autoconstruction concerne le second œuvre : « on a fait les cloisons intérieures des appartements, les sols et les peintures, c’était les choses sur lesquelles, par rapport à la prise de risque, on se sentait plus aptes. On apprend au fur et à mesure, on peut se planter sur des trucs, et ce n’est pas grave, il suffit que l’on se le dise et qu’on ne s’inquiète pas. La plupart des personnes dans le groupe, je peux en témoigner personnellement, n’étaient pas du tout bricoleurs, et même pas forcément intéressées par le fait de mettre la main à la pâte, et en même temps il y avait une force du groupe, qui est un groupe qui est habitué à travailler ensemble sur des projets, pour se dire qu’on apprend ensemble. Si on avance, ça marche, si on doit redescendre on redescend, et on remontera. Pendant tout le temps de l’autoconstruction on a eu le sentiment de fonctionner un peu comme ça : un pas en avant, deux pas en arrière, trois pas en avant… Je pense que le fait d’être en autoconstruction, pour beaucoup des foyers, on a été plus loin que ce qu’on pensait pouvoir faire. Il y a des trucs auxquels on n’avait pas pensé au départ, et en faisant, on a appris au fur et à mesure, et des idées sont apparues pendant la construction. Et puis j’ai le sentiment que ça a permis de faire vivre le bâtiment avant même qu’il soit fini. Je suis persuadé que les murs vont garder une trace, une mémoire de ce qui s’est passé pendant l’été, pendant le chantier participatif, où on a eu l’aide de plein de personnes, l’autoconstruction n’a pas été qu’interne au groupe, il y a tous les réseaux des uns et des autres qui sont venus. Ça a été quand même assez important. Il y a eu une espèce d’émulation qui n’est pas chiffrable, mais qui est vraiment sensible. On peut dire qu’on habite l’immeuble depuis le début de notre participation à notre chantier. »